L’acte de bâtir peut se définir comme la modification des différentes composantes d’un territoire pour permettre à l’homme de l’habiter. Il s’agit alors de la transformation d’un état de nature en état de culture.
Après 5000 d’histoire, nous pouvons dire aujourd’hui que la plupart des territoires ou l’architecte est amené à intervenir ont vu, d’une manière ou d’une autre, la main de l’homme. L’acte de bâtir s’inscrit ainsi dans le renouvellement permanent de l’état de culture.
Bâtir présuppose nécessairement une destruction, et toute la difficulté se pose dans l’application à détruire en conscience. C’est à dire s’appliquer par l’architecture, à révéler les éléments du territoire porteurs de sens pour notre société et avoir conscience que cela peu nous amener à faire des choix qui parfois gommeront un élément de l’histoire au détriment d’un autre.
Je conçois ainsi le travail de l’architecte comme des occasions toujours renouvelées d’entretenir un dialogue avec le territoire et toutes ses composantes, quel qu’elles soient : naturelles ou artificielles. Et les projets présentés ici sont tous issus d’une volonté de placer l’architecture comme catalyseur de ce territoire : un abri où l’homme peut se situer dans l’espace, le temps et s’émouvoir de son environnement.
Mais bâtir est aussi une aventure humaine ou pendant souvent plusieurs années, maître d’ouvrage, architectes, bureau d’études, entreprises, banquiers, assureurs, etc… réunissent leur compétences et leurs intérêts souvent contradictoires autour d’un projet commun. Et l’architecte qui a la responsabilité de la mise en forme du projet dans son environnement doit avoir la capacité de guider, de faire interagir tous ces acteurs pour adapter le projet à nos enjeux sociaux, économiques et techniques contemporains.